LE SCHNORCHEL
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Afin de recharger les batteries, il est nécessaire de lancer les groupes électrogènes (génératrices entrainées par des diesels). Ces moteurs diesels ont besoin d'une grande quantité d'air pour fonctionner comme tout moteur thermique. 1 kg de gasoil consomme environ 20 m3 d'air. Il est indispensable de prendre l'air au dessus du niveau de la mer. En transit surface cela ne pose aucun problème, on soulève le tube d'air (SCHNORCHEL1 - prononcer SCHNORKEL) de 30 cm (spécificité Daphné - Voir photo ci-dessous) afin de prendre l'air et en complément le panneau supérieur du sas est ouvert.

Sur les autres types de sous-marins les coupoles d'air sont munies d'une manche à air permettant de prendre l'air sans hisser le tube d'air comme sur les types Daphné. Mais le but principal d'un sous-marin est de rester invisible. Nous disposons donc sur tous types de sous marins d'un schnorchel afin de lancer la charge des batteries et renouveler l'air du bord en immersion périscopique. L'immersion est maintenue juste assez pour prendre l'air nécessaire aux diesels. Les électrodes permettent de fermer automatiquement le clapet de tête pour ne pas embarquer de l'eau à bord. En situation clapet fermé, les diesels tournent, aspirent l'air du bord et créent une dépression dont la limite d'alerte maxi est de 220 millibars. Les tympans des hommes d'équipage sont mis à rude épreuve. C'est pourquoi le barreur de plongée doit remonter rapidement (oui mais pas trop, c'est comme le Banga). Le bon barreur est celui qui fait fonctionner le clapet en permanence avec le tchiii !.. tchou !... caractéristique d'ouverture et de fermeture de clapet. Dans ce cas le tube d'air est sorti juste ce qu'il faut avec la discrétion maximum pour éviter la détection par un radar (avion, bâtiment de surface, etc...). On ne peut malheureusement pas réduire la taille du tube d'air frais à cause du débit d'air à fournir aux diesels. On cherche surtout à réduire l'intumescence produite par les gaz d'échappement en faisant aboutir le tube d'échappement le plus bas possible sous l'eau. Les diesels doivent être réglés pour échapper de la fumée incolore. La tête du schnorchel est parfois recouverte d'un revêtement antiradar.

1 Le nom de SCHNORCHEL a été adopté par le Grand-Amiral DÖNITZ pendant la guerre mondiale 39-45 lorsqu'il fut monté sur les U-BOAT. Cherchant un nom pour ce tube d'air, dans l'état major en réunion, un officier éternua bruyamment, aussitôt, l'amiral a pensé au mot schnorchel tiré du mot schnarchen signifiant "ronflement". Sachant que le mot « schnorchel » désigne également un tuba ! Source : "LA GUERRE EN 40 QUESTIONS" du Grand-Amiral DÖNITZ

Sur les schémas suivants, Type NARVAL et ARÉTHUSE, apparaît un élément qui n'existe pas sur les type DAPHNÉ, la manche à air frais. Ceci permet de lancer les diesels en surface sans être obligé de hisser le tube d'air.